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ECOCIT INTERNATIONAL
5 juillet 2018

Cinq questions à Jean-Marc Governatori, Co-Secrétaire National de l' Alliance.

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ECOCIT : Que pensez-vous des différents  élargissements de l’Europe des 20 dernières années ?

JMG : Ce qui est fait est fait, certains sont contre, certains sont pour, mais nous préférons dépenser notre énergie en faveur de notre projet de société plutôt que se poser des questions sur lesquelles nous aurons peu d'influence. Pour les prochains pays, on votera au cas par cas.

ECOCIT : Êtes-vous pour l’entrée de la Turquie dans l’UE ?

JMG : Les arguments des pour et des contre sont audibles. Mais nous rappelons que les arguments des contre reposant sur le problème religieux, les défauts de libertés  ou leur problème avec la Grèce sont résolus de fait car l’adhésion à l’UE exige de respecter les Accords de Copenhague et l’unanimité des pays membres.

Nous remarquons que la Turquie pourrait être un magnifique pont entre toutes les cultures, de par son histoire, et son positionnement géographique.

ECOCIT : Que pensez-vous de la politique agricole commune ?

JMG : Axer une politique sur le productivisme à tout prix est une erreur, car l'obsession de productivité est incompatible avec la qualité, la préservation de l'environnement et la préservation de la santé, sans oublier cette facette de surproduction potentielle omniprésente qui génère des gaspillages et des frustrations. La PAC doit tendre vers une agriculture bio, accessible à tous et promouvoir la petite exploitation.

ECOCIT : Quelle est votre position sur Schengen ?

JMG : A ce jour, l'espace Schengen comprend les territoires de 26 pays européens (22 de l'UE plus le Liechtenstein, L'Islande, la Norvège et la Suisse) qui ont supprimé les contrôles à leurs frontières intérieures. L'accord qui l'a institué, 10 ans avant son entrée en vigueur en 1995, ne peut pas en principe être amendé de façon unilatérale : pour le modifier, il faut l'accord de tout le monde. 

Il faut donc améliorer Schengen qui comporte des mesures contre les "truands" mais peu de choses contre les combattants à l'étranger ou les terroristes.

Enfin, Schengen prévoit qu'il peut être suspendu en cas de situation particulière comme c'est le cas aujourd'hui

ECOCIT : Quelle est votre position sur l’Europe ?

JMG : Notre Mouvement a le privilège d'être composé de gens de terrain, nous sommes des gens réalistes.

Chaque pays a des siècles d'histoire nationale, nous comprenons les souverainistes qui ne veulent pas noyer nos nations dans une mayonnaise européenne. Mais nous comprenons aussi les Unionistes qui ambitionnent les Etats-Unis d'Europe !

L'Union fait la force; l'Union fait la paix ; l'Union est la mère de l'harmonie. Chaque chose en son temps, on ne peut rien bâtir de durable sans l'aval des peuples, sans la maturation des consciences. Oui à l'Union pour la Recherche, pour l'Écologie, pour la paix, oui à une vraie coopération active pour la Justice et la Police, oui à une harmonisation des législations européennes dans le domaine fiscal et social, oui à des critères de gestion des fonds publics qui obligent les gouvernements nationaux à ne pas dépenser plus qu'ils ne gagnent; mais chaque pays doit garder sa culture, ses traditions (sauf les corridas par exemple !). Rappelons que l'Europe a permis l'essence sans plomb ou les radars sur les autoroutes qui ont sauvé tant de vies. Abandonner volontairement de la souveraineté nationale c'est l'exercer. Face aux géants américain, brésilien, chinois, indien, russe... et face aux multinationales l'Union est indispensable. Dire que les multinationales influencent l'Europe c'est oublier qu'elles influencent au moins autant un pays seul, et que le consommateur final reste maître de ses achats !

La vraie Union se bâtira lorsque les peuples seront européens. Ils le deviendront lorsque les élus donneront l'exemple, lorsque les programmes scolaires parleront plus d'histoire et de géographie européennes et moins d'histoire et de géographie nationales. Les médias contribueront à cette européanisation des consciences en multipliant les informations européennes. Pour l'instant, établissons une Europe à deux niveaux : un niveau d'Union confirmée et un niveau d'Union à confirmer.

Dans le premier niveau, on pourrait trouver la France, l'Allemagne et peut-être d'autres pays qui le voudraient bien et qui accepteraient ceci : un ministre de la défense en commun, un ministre des affaires étrangères en commun, une vraie politique écologique commune, une politique judiciaire commune, une formule de décision à la majorité et un représentant élu pour deux ans.

Le second niveau rassemblera les membres qui acceptent l'état actuel sans vouloir aller plus loin dans l'Union et le processus décisionnel. Ce niveau sera ouvert aux pays souhaitant coopérer dans des domaines précis : non pas un noyau dur, car ce niveau aurait une configuration variable selon les sujets, mais des associations de volontaires déterminés qui respecteraient les valeurs et les principes et certaines réglementations (notamment écologiques) de l'Union.

ECOCIT : L'Euro n'est il pas nuisible à notre économie ?

JMG : Le pays qui exporte le plus d'Europe - l'Allemagne - est entré dans l'Euro avec un taux de change fort et un coût du travail dépassant le nôtre. Les deux tiers des exportations françaises se font en zone Euro, donc en change fixe.

Dire que « l'Euro est trop fort » ne concerne que les échanges avec les Etats-Unis et l'Asie, soit moins de 20% du tout. Le problème ne se pose ni avec l'Europe hors Union européenne (indexée à l'Euro), ni avec l'Afrique (idem), moins avec le Proche et le Moyen-Orient, car il vaut mieux réduire la facture pétrolière. En fait, ce faux problème ne concerne que le cinquième de nos échanges. Enfin, aujourd'hui l'Euro est même faible !

D'autre part, l'expérience prouve que le Franc est beaucoup plus attaquable que l'Euro. Revenir au Franc c'est jouer à la roulette russe car personne ne peut être sûr que ce serait favorable pour la population, les conséquences pourraient être dramatiques. Cette proposition du FN est irresponsable.

La vraie question c'est celle de la gestion des fonds publics : une gestion saine réduira les charges de nos entreprises, donc améliorera leur capacité d'embauche et leur compétitivité.

Cela leur permettra de réduire les prix de vente donc améliorera le pouvoir d'achat des citoyens.

 

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