DESIR DE RAISON OU MAUVAISE FOI par JEAN-YVES METAYER-ROBBES

L’homme du système fait semblant d’être ce qu’il est. Il aime faire semblant d’obéir à une instance supérieure, sans doute pour tenter de se donner un peu d’importance. Il joue sur le fait de « ne pas être libre ».

La mauvaise foi c’est justement de faire semblant de ne pas être libre car nous sommes tous libres au plus profond de nous-mêmes. L’homme du système fait semblant de ne pas y être pour justifier de son adhésion à la pensée unique, de son action au service de la pensée unique. Dans quel but ? Avoir l’impression d’exister dans le monde d’apparence qu’il a rejoint. Car l’homme du système n’est pas dans le monde du réel. Il navigue dans un monde de l’imaginaire dans lequel tout fonctionne selon des lois détachées de toute réalité. Ces lois sont celles de groupes d’individus qui veulent diriger le monde selon « leurs propres volontés ». Alors le petit homme tente de se faire une place dans cet espace imaginaire en espérant découvrir une raison d’être. Il devient alors un « homme du système ».

Voilà pourquoi « l’homme libre », celui qui reconnait sa liberté, qui la recherche, qui la réclame, indépendamment du rôle qu’il joue dans la société, est l’homme le plus courageux. Il est le seul à pouvoir porter un message de liberté et de vérité. Il peut inviter la société à sortir du « système du mensonge ». L’homme libre peut pratiquer une politique de la raison, sans cette liberté de réflexion, comment pourrait-on prétendre rechercher le juste en toutes choses ? Et c’est bien la recherche du juste qui guide celui qui est animé par ce désir de raison. L’homme du système s’exclut lui-même de cette recherche de l’entendement car chez lui, le désir de raison n’existe pas. Il est remplacé par le désir de paraitre et par le désir de puissance. Nous voyons donc combien l’homme du système est de mauvaise foi vis-à-vis des autres et vis-à-vis de lui-même. Son égo l’enferme dans le piège du paraitre et son désir de puissance indique une impuissance dans la société du réel. L’homme du système serait en fait un impuissant, sans réelle existence, cherchant dans un monde imaginaire une possibilité de se construire une autre personnalité plutôt que de chercher à devenir lui-même. L’homme du système ne s’aime pas, c’est même la cause profonde de son mal-être, alors comment pourrait-il prétendre aimer les autres ?

L’homme libre, celui qui cherche la vérité, le philosophe, l’amoureux de la sagesse, le chercheur du juste est le véritable artisan du bien et du bon, alors que l’homme du système doute de tout, y compris de lui-même.

Jean-Yves METAYER-ROBBES

Docteur Honoris Causa en philosophie, psychanalyse et naturopathie

Bachelor en Sciences Politiques